Résumé
Les réseaux de surveillance de la qualité de l’air réglementés par la loi fournissent des mesures précises mais éparses des concentrations massiques de PM2,5. Des cartes à haute résolution spatiale des valeurs de concentration massique de PM2,5 sont nécessaires pour mieux estimer l’exposition des citoyens à la pollution de l’air extérieur et les conséquences sanitaires. Pour y remédier, une campagne de terrain a été menée à Teltow, une ville de taille moyenne au sud-ouest de Berlin, en Allemagne, pour la période 2021-2023. Un réseau de capteurs optiques déployé par Pollutrack comprenait des stations de surveillance fixes ainsi que des capteurs mobiles montés sur les toits des bus et des voitures. Cette configuration fournit des cartes de pollution aux PM2,5 avec une résolution spatiale allant jusqu’à 100 m sur les routes principales. La fiabilité des mesures de Pollutrack a d’abord été établie par comparaison avec les mesures de l’Agence allemande de l’environnement (UBA) et des calculs de modélisation basés sur des prévisions météorologiques à haute résolution. À l’aide de ces données validées, des cartes ont été générées pour 2023, mettant en évidence les concentrations massiques moyennes de PM2,5 et le nombre de jours par an au-dessus de la valeur de 15 µg.m−3 (le maximum quotidien recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2021). Les résultats indiquent que les niveaux de PM2,5 à Teltow se situent généralement dans la fourchette bonne à modérée. Les valeurs les plus élevées (points chauds) sont détectées principalement le long des autoroutes et des voies rapides, où les vitesses de circulation sont plus élevées que sur les routes du centre-ville. De plus, les concentrations massiques de PM2,5 sont plus élevées dans la rue que sur les trottoirs. Les résultats ont ensuite été comparés à ceux de la ville de Paris, en France, obtenus en utilisant la même méthodologie. Les parallèles observés entre les deux ensembles de données soulignent la forte corrélation entre la densité du trafic et les concentrations de PM2,5. Enfin, l’étude examine les avantages de l’intégration de ces réseaux de capteurs à haute résolution avec des approches de modélisation pour améliorer la compréhension de la variabilité localisée des PM2,5 et pour mieux évaluer l’exposition du public à la pollution atmosphérique.
Publication Complète (En) : MDPI Publié en Décembre 2024